Alençon aime ses anciennes

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Les passionnés de véhicules anciens sont nombreux à Alençon, en témoignent le dynamisme des clubs locaux et des collectionneurs, les événements organisés, la qualité des professionnels de la restauration…

Porsche 911 de 1983

Pour ses 40 ans, Philippe Quéru s’est offert une Porsche 911. Il l’entretient soigneusement et n’hésite pas à exploiter ses capacités sur le Bugatti au Mans.

Depuis 25 ans, Philippe Quéru éprouve toujours le même bonheur à s’installer dans sa Porsche 911. « Je l’ai choisie d’abord parce que je suis un amateur de sport automobile et que c’est une icône de la compétition. À l’époque, c’était aussi une voiture accessible et cela reste un véhicule fiable et utilisable au quotidien », explique-t-il. Le compteur affiche seulement 116 000 km. « Je l’utilise assez peu pour la conserver en parfait état », explique celui qui réalise les entretiens lui-même.

Ce collectionneur heureux se rend deux fois par an au Mans sur le circuit Bugatti pour des journées de roulage. « Sur route ouverte, on prend bien sûr du plaisir à rouler avec cette 911. Mais, sur circuit, on l’exploite vraiment ». Et c’est assez sportif avec 204 cv sous le capot. « C’est de la conduite à l’ancienne. Sans direction assistée, sans assistance au freinage ou système d’antipatinage, ni électronique. C’est aussi ce qui fait son charme, on apprend réellement à conduire. Dès qu’il pleut, à la moindre faute, le rappel à l’ordre est immédiat », ajoute le secrétaire de la commission Orne de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO).

Citroën B2

Michel Boussin a acheté, il y a 10 ans, une Citroën B2 de 1922 qu’il a complètement restaurée.
Depuis 2014, elle transporte des concurrents des 24 Heures du Mans lors de la parade des pilotes.

« J’ai appris à conduire sur la Citroën B2 de mon père. Je rêvais d’en avoir une à nouveau », raconte Michel Boussin. A 60 ans, il trouve enfin un modèle. « Mais il y avait un boulot de fou. Avec mon frère Roland et des copains, on a tout démonté, refait la carrosserie, le moteur et l’électricité. Seule la sellerie a été confié à un professionnel », indique-t-il. Preuve que la restauration est de grande qualité car, depuis 2014, la Citroën B2 participe à la parade des pilotes lors des 24 Heures du Mans. Elle est aussi visible régulièrement dans diverses fêtes et rassemblements. « C’est un véhicule assez rare aujourd’hui », note Michel Boussin, qui s’est lancé dans une nouvelle restauration. « Il s’agit toujours d’une Citroën B2 mais celle-ci avait été transformée pour les travaux des champs. Sa carrosserie avait été modifiée et elle possède une seconde boite de vitesse. Nous allons la restaurer dans cet esprit », indique ce membre de l’AVSA.

Restaurer : « Un boulot de fou »

En juin 1921, la Citroën B2 remplace la Citroën Type A. Elle est alors équipée d’un moteur plus puissant de 4 cylindres, 1 452 cm³, 20 ch et pouvait atteindre 72 km/h. Celle qui affiche une consommation de 8 litres d’essence au 100 km se fait rapidement une réputation de robustesse et d’économie. En 1923, une nouvelle version apparaît avec de nombreuses modifications : calandres, carter, embiellage, réservoir… Fabriquée dans l’usine historique Citroën du quai de Javel, dans le 15e arrondissement de Paris, elle était proposée avec de nombreuses carrosseries différentes : torpédo 3 ou 4 places, coupé de ville, caddy ou encore en version utilitaire.

 

Journée Auto Passion

Le 17 septembre 2017, lors de la Journée Auto Passion, les membres de la commission Orne de l’Automobile Club de l’Ouest rendront hommage à Ferrari, à l’occasion des 70 ans de la marque. Quatre à cinq modèles seront exposés dans la Halle aux Blés. A l’extérieur, une exposition de voitures de toutes marques s’installera place Foch et place Masson. L’année passée, 140 véhicules étaient ainsi réunis. En ce week-end des Journées du patrimoine, le public pourra monter à bord des véhicules et partir en balade à la découverte des monuments de la ville.

Sellerie Alençonnaise

Flavien Deguernel a grandi à côté de l’atelier d’un artisan sellier. À 15 ans, il a débuté un apprentissage.
Aujourd’hui, il restaure des voitures anciennes et de prestige.

« Le voisin de mes parents était artisan sellier. Je voyais passer des Cadillac, des Mustang… Quand on a 14 ou 15 ans, ça fait rêver. Je traînais souvent dans son atelier », se souvient Flavien Deguernel. À l’heure de choisir une orientation professionnelle, il opte naturellement pour la voie de l’apprentissage. « J’étais attiré par les voitures mais aussi par le côté manuel, le travail du cuir… » Plus de 30 après, la passion est intacte. Dans son atelier d’Alençon, les mêmes gestes se répètent. « La façon de travailler est toujours la même. Aucune machine ne peut nous remplacer », indique-t-il.

Un métier et une passion

Il restaure des anciennes en cherchant à se rapprocher au maximum de l’état d’origine. « Cela passe d’abord par la recherche du bon tissu, du bon cuir. Parfois, dans certains véhicules, la moquette ou la garniture des portières a complètement disparu », souligne celui qui a notamment travaillé sur une Lamborghini Gallardo et une F430. Ce savoir-faire, Flavien Deguernel aime le transmettre à des apprentis.

« C’est un métier passion qui est méconnu des jeunes. Les métiers manuels ont malheureusement trop souvent été considérés comme une voie de garage lors de l’orientation. Mais j’ai l’impression que cela change, on l’a vu par exemple avec la cuisine », ajoute-t-il. Alors, peut-être qu’avec la multiplication des émissions de télés dédiées à la restauration de véhicules anciens, il en sera de même pour la carrosserie ou la sellerie.

Les clubs

Rétro Normandie Club 61

Tout a commencé il y a quelques années lorsqu’une petite bande de copains s’est formée autour d’une même passion pour la voiture de collection. En 2013, ce petit groupe d’amis décide d’officialiser l’union en créant RSNC 61, association se donnant pour objet la sauvegarde, l’entretien et la présentation de véhicules anciens et de collection. Le RNC 61, basé à Condé-sur-Sarthe, accueille tous les types de véhicules (voitures, utilitaires, motos…) ayant plus de 30 ans et toutes les marques.

Le 2CV Club des Ducs

Le 2CV Club des Ducs rassemble des amateurs de 2CV et de voitures anciennes qui les entretiennent et les restaurent. Le club propose un programme de sorties festives, notamment avec des expositions et bourses d’échange.

AVSA

L’Amicale des Vieilles Soupapes Alençonnaises (AVSA) est un club de passionnés d’automobiles anciennes et de collection ayant pour but de préserver le patrimoine automobile, de présenter les voitures au public, d’organiser des sorties touristiques, des rallyes promenades… Le club compte de nombreuses anciennes, aussi quelques youngtimer (ces jeunes anciennes des années 70/80) et quelques sportives plus récentes. Au total, la quarantaine de membres possède une soixantaine de véhicules, de la Citroën B2 des années 20 aux derniers Z4 ou SLK. « C’est aussi un club où l’entraide est forte puisque le but est aussi d’aider nos membres à restaurer ou entretenir leurs véhicules anciens », indique Jean-Bernard Aubry, le secrétaire du club.

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