Les métiers de l’auto à Nantes

0

Nantes Auto-Moto est allé à la rencontre de professionnels de l’automobile qui exercent leur métier avec passion pour évoquer avec eux les aspects souvent méconnus de leur travail.

Patrice Riot, Dépanneur : « Aucune journée ne se ressemble »
Patrice Riot et les 15 dépanneurs du garage Louis XVI, à Nantes, réalisent chaque année 25 000 interventions. Dans plus de 65% des cas, ils dépannent les automobilistes en galère directement sur place.

 

Batterie vide, fermeture centralisée hors service, carambolages, roue crevée… Les seize mécaniciens-dépanneurs du garage Louis XVI sont sur tous les fronts et réalisent jusqu’à 180 interventions par jour. « Dans 95% des cas, nous sommes sollicités par les assurances. Notre objectif est de dépanner au maximum sur place et le plus rapidement possible », indique Patrice Riot. Dépanneur depuis 14 ans, après  avoir été mécanicien durant 10 ans en compétition automobile, il apprécie la diversité de son métier. « Aucune journée ne se ressemble et c’est un métier gratifiant, on est là pour rendre service. Quand, l’été, on réussit à faire repartir toute une famille qui est bloquée sur la route des vacances, c’est génial », souligne Patrice Riot.

Expérience et formation
La moto, les 4×4, les divers plateaux et le plateau-grue qui permettent d’intervenir dans tous types de situations (dans les sous-sols, sur l’autoroute, les parkings, les ruelles…) embarquent du matériel et des pièces. « On essaie d’avoir tous les types de batterie, on a un kit de réparation de pneu, une valise de diag’… », énumère le dépanneur. Mais ce sont surtout les connaissances et l’expérience qui permettent d’intervenir efficacement. « Débloquer une boîte de vitesses automatique, un frein de parking électrique, ça ne s’improvise pas. On échange beaucoup entre collègues, on prend aussi des infos auprès des concessions quand de nouveaux modèles sortent, on suit des formations, par exemple dernièrement, sur les motorisations hybrides et électriques », détaille-t-il. Tout cela pour une efficacité maximale et ne pas faire exploser le coût de la panne.

 

Sébastien Berthebaud, Un spécialiste de la transmission
Sébastien Berthebaud, ingénieur développement de groupe motopropulseur, spécialiste des transmissions, partage son temps entre un programme de recherche à l’Ecole Centrale de Nantes et le développement de Form’Ulting, un centre de formation spécialisé dans les véhicules anciens.

À 14 ans, Sébastien Berthebaud refaisait la mobylette de son grand-père. Lycéen, il s’attaque à la restauration d’une Diane avec son père. À l’heure de choisir son orientation, il opte pour une classe prépa d’ingénieur en mécanique. S’ensuit un parcours brillant en France puis en Allemagne, qui lui permet de travailler à la conception de moteurs puis de boîtes de vitesse. L’ingénieur gagne en compétences et en responsabilités et devient chef de projet. « Mon métier devenait de moins en moins technique. Je passais beaucoup de temps sur des tâches administratives », raconte-t-il. Alors, le week-end, il travaille bénévolement dans un atelier de Berlin spécialisé dans les véhicules anciens.

Retour aux sources
En plein questionnement sur son avenir professionnel, Sébastien Berthebaud découvre Form’Ulting, un centre de formation dédié aux métiers du véhicule ancien (sellerie, tôlerie, mécanique…). « Le seul en Europe et il est à Savenay ! », souligne l’ingénieur originaire de Saint-André-des-Eaux. En 2014, il contacte le fondateur Patrick Verneau, puis le rejoint. Alors, quand l’Ecole Centrale de Nantes et Renault lancent une Chaire de recherche et d’enseignement consacrée à la performance de la propulsion électrique
des véhicules automobiles, il saute sur l’occasion pour retrouver ses terres natales. « Ça me convient parfaitement. J’exerce mon métier d’ingénieur et participe au développement de nouvelles technologies à l’Ecole Centrale et, à Form’Ulting, j’aide à la transmission d’un savoir-faire qui risque de se perdre », indique-t-il.

De la DS à Golf GTI
« Il y a plusieurs phénomènes : les collectionneurs délaissent peu à peu les véhicules très anciens, l’engouement pour les voitures d’après-guerre reste fort et une nouvelle génération de collectionneurs est apparue avec les youngtimers. Dans le même temps, la génération qui a bien connu tous ces modèles part  à la retraite », diagnostique-t-il. D’où un immense besoin de formation pour conserver ces véhicules en état de fonctionnement.

Form’ulting, qui forme déjà des jeunes en parallèle de leur cursus classique ou des propriétaires d’anciennes, va bientôt accueillir les mécaniciens du réseau Bosch Classic Car Service qui va se déployer en France. « On ne pourra pas leur montrer les spécificités de tous les modèles construits depuis 60 ans. On va plutôt leur apprendre une nouvelle approche pour rechercher et réparer les pannes, par exemple en lisant un moteur grâce à une analyse des gaz d’échappement », indique Sébastien Berthebaud.

 

Laurent Oger, L’urgence au quotidien
Laurent Oger est l’un des ambulanciers du Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR) du CHU de Nantes. Sa mission : amener un médecin et un infirmier rapidement, en toute sécurité et en veillant à maintenir une certaine sérénité à bord.

24 heures sur 24 et toute l’année, des ambulanciers du SMUR se tiennent prêts. À tout moment de leur garde de 12 heures, ils peuvent être déclenchés par le Centre 15, basé dans les mêmes locaux. « On prend l’adresse, on regarde les cartes, on mémorise le trajet et on file dans le véhicule », explique Laurent Oger, l’un des 23 ambulanciers affectés au SMUR. Quelles que soient les conditions de circulation, il doit transporter un médecin urgentiste et un infirmier le plus rapidement possible sur les lieux de l’intervention. Urgence vitale oblige, il peut circuler sur les voies de bus, de busway et a la priorité aux intersections. Pour la vitesse, les ambulanciers nantais s’adaptent au trafic et aux conditions météo. « Notre mission première est d’amener l’équipe à destination. On ne peut pas se permettre de ne pas arriver. Je dois aussi maintenir une certaine sérénité à bord. Ma conduite ne doit pas être une source de stress supplémentaire », souligne celui qui a rejoint le SMUR il y a 3 ans, après une douzaine d’années dans le privé et à l’hôpital. « Comme pour les infirmiers et les médecins, il faut avoir acquis une certaine maturité et de l’expérience pour pouvoir faire face à des situations compliquées. En général, les ambulanciers qui intègrent le SMUR ont la quarantaine », indique Laurent Oger.

Formation sur circuit
Ces ambulanciers suivent également une formation spécifique sur le circuit des 24 Heures, au Mans. « On réalise des exercices de freinage d’urgence, on apprend à négocier des courbes… Mais surtout, on travaille sur l’anticipation, notamment des réactions des autres usagers de la route, et le regard des autres », explique Laurent Oger. « On apprend également à bien connaître nos véhicules. Nous utilisons des Ford Galaxy et Volkswagen Sharan de 200 cv en boîte automatique et nous sommes au minimum trois dans le véhicule, avec plus de 250kg de matériel. Ce sont autant de paramètres à prendre en compte », ajoute-t-il. Une fois à destination, l’ambulancier se met à la disposition du médecin et de l’infirmier. « On déploie le matériel dont ils peuvent avoir besoin. Avec l’expérience, en fonction de ce qui se passe, on sait ce qu’il faut préparer pour leur faciliter le travail », explique-t-il. « Aucune journée ne se ressemble, c’est ça aussi qui rend le métier si intéressant ! »

Apprentissage Automobile : des métiers qui recrutent
À Sainte-Luce-sur-Loire, plus de 600 jeunes se forment à la mécanique, la carrosserie et la peinture, du CAP jusqu’au BTS, ainsi qu’en certificat de qualification professionnelle (CQP).

Filière particulièrement dynamique, l’automobile offre de nombreux débouchés aux apprentis. À Sainte-
Luce-sur-Loire, ils sont 600 à suivre une formation en mécanique auto, moto, poids-lourds et carrosserie-peinture. « Les métiers de l’automobile sont en évolution constante, avec l’apparition régulière de nouvelles technologies. Notre défi consiste à coller au plus près des attentes et besoins des entreprises », indique Gaël Berhault, qui est chargé du développement de l’apprentissage dans le secteur automobile au Urma-Cifam.
« On pense bien sûr aux nouvelles technologies embarquées, à l’évolution des motorisations, mais ça bouge également en carrosserie avec l’utilisation de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques comme le collage en remplacement de la soudure », indique Gaël Berhault.

Partager

Commenter