Conductrice chez les Transports Raud, Adeline Commelin continue de nourrir une passion d’enfance en parcourant les routes.
Pour Adeline Commelin, se retrouver au volant d’un camion a été un processus naturel. « Lorsque j’étais enfant, le seul moyen de passer du temps avec mon papa était de l’accompagner. Pour les vacances scolaires, je partais une semaine en camion avec lui. J’ai rapidement trouvé ma place, c’était comme une évidence. Dès l’âge de 8 ans, je savais déjà que ce serait mon métier. En fait, ce n’est pas mon métier, c’est ma passion. J’ai toujours des papillons dans le ventre et des étoiles dans les yeux lorsque je vois du beau matériel ou j’entends un échappement libre de V8 ».
S’IMPOSER
Portée par cette passion, Adeline a cependant dû affronter quelques obstacles. « Au lycée Le Porteau, à Poitiers, nous n’étions que deux filles. Les garçons ont été cools avec moi, mais cette bienveillance n’est pas toujours présente dans ce milieu. Je croise encore des machos, des gens qui nous disent que l’on n’a pas notre place, d’autres qui nous prennent pour leur fille. Le changement de mentalité n’est pas encore fait. Ce sera très dur de changer cette image. Aujourd’hui j’en souris, mais à mes débuts, j’ai cru que j’allais devoir arrêter tellement c’était dur. Mais avec du caractère et de l’assurance cela s’est arrangé. Il n’y a pas de limites avec les hommes, il faut donc se rappeler que ce ne sont pas nos potes, rapidement leur montrer les limites à ne pas franchir ».
UN MÉTIER QUI S’OUVRE
Même si les choses n’avancent jamais assez vite, les temps changent cependant, le monde du transport routier s’ouvrant davantage aux femmes. « On croise de plus en plus de femmes. Et même si l’on est plus nombreuses, on a toujours besoin des hommes, on ne peut pas tout faire. Chez les Transports Raud, on transporte de la menuiserie, ce qui rend parfois les choses plus compliquées, nécessitant de la force, mais l’entreprise cherche et applique des solutions pour intégrer de plus en plus de femmes en son sein. Cela va dans le bon sens et peut aider à changer les mentalités, même si, comme dans d’autres milieux, il reste des réfractaires ». Ce métier passion est en effet ouvert à toutes et à tous et, contrairement aux idées reçues, est compatible avec la vie familiale. « C’est un métier d’égoïste, on ne pense qu’à nous et à vivre notre passion. Il est donc essentiel que l’on puisse partager cela avec la personne qui partage notre vie, qu’elle puisse le comprendre. Je suis sur une navette de nuit, cela me convient et ma fille le vit bien, la journée je suis là pour elle. Et si je suis heureuse dans mon travail, elle le ressentira et sera également heureuse ».
Transports Raud
22 rue de l’Aujardière à Saint-Christophe-du-Bois
02 41 56 24 24
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