Alexandre Veiga, « Entre les hommes et la machine »

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Technicien pneumatique en championnat du monde d’endurance moto, le Tourangeau Alexandre Veiga se confie dans un format d’interview un peu différent. Rencontre avec ce passionné de l’ombre.

Les débuts en EWC
« Un des mécaniciens du team Motobox Kremer m’a invité au Bol d’Or, en 2012. J’ai apporté mon aide à de simples tâches et le team manager, Manfred Kremer, un homme au grand coeur, m’a proposé de rester. Je ne suis jamais reparti. Si l’endurance en est là aujourd’hui, c’est notamment grâce à des piliers comme lui. »

 

L’endurance
« Cette discipline demande de trouver une base commune de réglage pour les trois pilotes. Nos motos sont différentes de celles de séries. On modifie le bras oscillant, le réservoir et son remplissage (24 litres) en 6 secondes, le système de freinage et les suspensions. »

La pression des pneumatiques
« Il faut gérer de nombreux paramètres : le type de gomme, la température extérieure et au sol, le taux d’humidité… L’idée est de mettre, avant la session, la même pression et la même température que celle qu’il y aura sur la piste et ajuster en fonction du style de pilotage du pilote. J’ai un cahier de données, épreuve par épreuve dans lequel j’en assure le suivi. Le plus difficile pour moi est de faire partir un pneu avec une certaine pression sans avoir eu le retour du pilote sur le comportement du pneu précédent. »

Les qualités humaines
« Cela demande une bonne condition physique et de la rigueur. Il faut savoir faire preuve de calme dans des situations stressantes, comme les arrêts aux stands qui durent 35 secondes. La relation de confiance entre les pilotes et les membres de l’équipe est, selon moi, la condition sine qua non à de bons résultats. Si notre équipe a su rester dans le top 15, c’est parce qu’il s’agit d’une histoire d’hommes et qu’elle est composée de personnes passionnées. »

Depuis plus de 20 ans, le team Motobox Kremer s’illustre dans ce qui se fait de mieux en endurance moto : le championnat du monde EWC. Il score une 8ème place aux 24H de Spa, en 2001, une 9ème place au Bol d’Or, en 2018 et se classe 6ème au général du EWC, en 2010.
Ayant obtenu l’aide de Yamaha France cette année, et décroché un contrat avec Michelin, l’équipe espère écrire la suite de sa belle histoire à la reprise du championnat aux 24H du Mans, fin août. « S’agissant d’un sport très onéreux, les aides de nos partenaires nous sont très précieuses et nous sommes constamment en recherche », conclu Alexandre.

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