À Orléans, les véhicules militaires

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Si les collectionneurs d’anciennes abondent dans le Loiret, certains y font revivre des symboles roulants de la Seconde Guerre mondiale. En exclusivité, les militaires du 12ème régiment de cuirassiers situé à Olivet, nous ont ouvert les portes de leurs garages. Passionnés d’engins de guerre, ils conservent également d’anciens chars à travers un véritable musée à ciel ouvert. Immersion en zone de combat.


Nous tenons à remercier le Chef de Corps ainsi que le personnel du 12ème Régiment de Cuirassiers d’Olivet qui nous ont ouvert leurs portes et réservé un accueil chaleureux.

Le musée à ciel ouvert
du 12ème régiment de cuirassiers

À l’image d’un collectionneur de voitures, les militaires d’Olivet cultivent une passion pour les anciens chars de combat.

Sherman M4

 C’est avec ces chars que le 12ème régiment de cuirassiers a participé à la Libération de la France en 44. Les Alliés ont bénéficié de la surproduction industrielle des États-Unis pour venir à bout des chars allemands. « Son armement et son blindage étaient inférieurs aux Panther et Tigre allemands. Il compensait donc cette lacune par un déploiement massif sur le terrain. L’effort de guerre était extraordinaire ».

AMX-13

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’état- major tricolore lance un programme de rééquipement avec du matériel français. Le projet d’un blindé destiné à la reconnaissance et à la mission antichar est mis sur la table. L’AMX-13 était léger, mobile et doté d’une impressionnante artillerie avec sa tourelle oscillante et son canon de 75 puis 90 mm à chargement automatique. Introduit en 1954, il effectuera son baptême de feu lors de l’opération franco-britannique de Suez avant d’intervenir lors du conflit indo-pakistanais de 1965 puis pendant la guerre des Six Jours en juin 1967.

AMX-30

Entré en service en 1967, l’AMX-30, pour Atelier de Montage d’Issy-les-Moulineaux, marque le début d’une nouvelle ère en matière de conception de char. Il sera au service de l’Armée française pendant plus de 30 ans, avec en point d’orgue l’Opération Daguet de la guerre du Golfe. « On a privilégié l’artillerie au blindage. Il possédait déjà d’excellentes capacités de mobilité et de précision pour l’époque. Grâce à son canon de 105 mm, il détenait la meilleure puissance de feu jusque dans les années 80 », déclare le Capitaine Matthieu.

Char Leclerc
Fleuron de l’armée française

Sorti en 1993, le Leclerc s’est rapidement imposé comme la référence des chars de combat. Le site d’Olivet fait partie des quatre régiments français à être équipé de ce blindé lourd, véritable symbole de l’armée tricolore.

Nous sommes au début des années 80. Le char M1 Abrams des États-Unis vient d’entrer en service. En Europe, l’Allemagne renouvelle son parc de blindés lourds avec le Leopard 2 tandis que l’Union Soviétique déploie massivement son T-80. Dans cette course à l’armement et au vu des insuffisances de son AMX-30 B2, l’armée française se doit de produire son propre char principal de combat. Nommé Leclerc en hommage au général français, cet engin d’élite va révolutionner le paysage militaire mondial par ses technologies innovantes et sa grande mobilité en tout-terrain. Encore aujourd’hui, et avec ses nombreuses évolutions, le Leclerc est l’un des chars les plus performants du monde.

Hautement sophistiqué

En limitant la masse du véhicule et en l’équipant d’une suspension hydropneumatique, les ingénieurs ont misé sur une agilité afin d’esquiver les tirs ennemis. Son moteur de 16,5 litres délivre 1 500 ch et intègre une turbomachine, sorte de turbo permanent, rien que ça ! « Bien qu’il pèse près de 60 tonnes et mesure 10 m de long, il reste très mobile par rapport à ses semblables allemands ou américains. Il reste discret grâce à sa faible hauteur de 3,6 m et permet de surprendre l’adversaire. Il faut savoir qu’il a été conçu pour affronter l’équivalent de 4 chars T-72 de l’armée soviétique », souligne Le Maréchal-des-logis Alban. Outre un blindage optimal, le Leclerc s’équipe d’un canon principal de 120 mm pouvant tirer jusqu’à 4 000 mètres.

L’apothéose du combat

« C’est une véritable Formule 1 en matière d’électronique. Ses boîtiers calculent tout pour déterminer avec précision la position de l’ennemi au moment du tir. Cela va de laforce de Coriolis à la température de l’obus et au taux d’humidité en passant par la vitesse du vent et celle de l’engin. Cette technologie promet 90% de réussite», rapporte Le Maréchal-des-logis Alban. Offrant une cadence de 6 coups/minute, il est capable de tirer en mouvement et de traiter une cible et d’en préparer une autre avant d’avoir abattu la première. Preuve de ses exceptionnelles qualités de combat, il est prévu que le Leclerc reste en service jusqu’au-delà de 2035.

 

Véhicule Blindé Léger
Une fierté tricolore

Véritable Jeep nouvelle génération, le VBL équipe aujourd’hui les armées de plus de 50 pays.

À l’aube des années 80, l’armée française doit étoffer sa gamme aux côtés de la célèbre P4. Il faut un nouveau véhicule blindé, amphibie et aérotransportable pour assur- er des missions de reconnaissance et d’infiltration. Il devra aussi être protégé contre les nouvelles attaques NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique).
« Le VBL est très efficace pour sécuriser l’environnement du Leclerc et apporter des renseignements sur l’ennemi. Sa forme particulière permet de se cacher partout et d’install- er de la végétation en guise de camouflage. Il est très si- lencieux et ne s’enlise jamais grâce à son impressionnante motricité», rapporte le Maréchal-des-logis Alexis. Le VBL a fait ses preuves lors de toutes les opérations militaires françaises depuis 1990, date de sa mise en service.

Véhicule Tactique 4 roues motrices
Le P4 nouvelle génération

Le célèbre P4 a transporté les troupes françaises à travers le monde pendant plus de 30 ans avant d’être dûment remplacé en 2018 par le VT4.

Non blindé, le VT4 est déployé pour des opérations sur le territoire national, comme la mission Sentinelle, ou à l’étranger sur des théâtres stabilisés. Basé sur le Ford Everest, il a intégralement été préparé par la société française Arquus, anciennement Renault Trucks Défense, pour les besoins de l’armée. « Son moteur puissant permet de se sortir rapidement de situations délicates. Les suspensions sont renforcées, la garde au sol est surélevée et son système de transmission Scorpion est l’un des meilleurs au monde », déclare le Brigadier-chef de 1ère classe Matthieu. Taillé pour le hors-piste, le VT4 embarque les dernières technologies d’aides à la conduite permettant de s’aventurer dans les sentiers les plus techniques.

 

Romain Proult
redonne vie à la Jeep Willys

Passionné d’engins militaires, ce restaurateur fait revivre ces véhicules mythiques chargés d’histoire, à commencer par la fameuse Jeep Willys.

À l’amorce de son entrée dans la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement des États-Unis doit se munir d’un véhicule de reconnaissance adapté à la mobilité de ses soldats en zones de conflits. Son cahier des charges est plutôt simpliste : léger, 4 places, aptitude tout-terrain et capacité d’emport de 230 kg. L’appel d’offres est lancé. Plusieurs constructeurs se mettent au travail et c’est finalement Willys-Overland et Ford qui décrochent le contrat. Au total, pas moins de 650 000 modèles seront assemblés pendant la période de guerre. Acheminées en France par avion ou bateau, ces petites voitures militaires ont brillamment œuvré à la mission périlleuse du Débarquement en juin 1944. Elles apparaissent comme l’un des symboles de la libération de notre pays.

Préserver le patrimoine

« Cette passion pour le militaria me vient de mon grand- père qui a lancé cette affaire avec l’objectif de préserver ce patrimoine historique », souligne Romain, qui bénéficied’une expertise reconnue dans ce domaine. « Bien qu’américains, les Dodge WC, GMC et Jeep Willys font partie de l’histoire de France. Je démonte puis refais tout de A à Z, du châssis jusqu’au moindre boulon en passant par le moteur, la boîte de vitesse et l’intérieur. On retrouve aujourd’hui toutes les pièces ».
Dans son atelier de Saint-Peravy-la-Colombe, Romain restaure, entretient et s’attache à respecter la configuration d’origine des véhicules de ses clients.
À travers son association Liberty GI, ce passionné fait perdurer ces sentiments de liberté et d’évasion procurés par cette auto si atypique et attachante.

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