Le Baulois Pierre-Alexandre Jouis a abandonné lors de la troisième étape du Dakar. Après une journée de vomissements et plus de 700 km de piste, complètement déshydraté, il a été héliporté.
Pierre-Alexandre Jouis avait mis toutes les chances de son côté pour réussir son premier Dakar. Ce pilote chevronné avait misé sur une préparation physique pointue, plusieurs raids à l’étranger et une moto fiable. C’est finalement son corps qui lui a fait défaut. « Tout avait très bien débuté avec l’étape au Paraguay. Le pays
accueillait pour la première fois le Dakar, il y avait tout le temps du monde au bord des routes. Je termine la deuxième étape dans le milieu du peloton, ce qui était mon objectif mais j’ai commencé à avoir des vomissements. Ça a empiré dans la troisième étape de 780 km », raconte le dossard 144. L’étape débute sous 45°C et se termine en altitude avec des passages à 5 000 m sur la neige. Pierre-Alexandre Jouis s’accroche mais il vomit de plus en plus, par crise de 15 à 20 secondes. Il n’a rien mangé depuis la veille et ne peut plus s’hydrater. En fin d’étape, il vomit du sang, voit des étoiles. « La nuit tombait, je me faisais doubler par des camions sur une piste étroite bordée de ravins. Ça devenait trop dangereux. A 40 km de l’arrivée,
j’ai déclenché ma balise », se souvient-il.
Comprendre avant tout
L’équipe médicale l’héliporte vers un petit hôpital dans la montagne et il est mis sous perfusion pour être réhydraté. Il prend ensuite la direction de Buenos Aires pour une meilleure prise en charge. « Aujourd’hui encore, je ne sais pas exactement ce qui m’est arrivé. J’avais des plaies dans l’oesophage et l’estomac, mais on ne connaît pas encore le déclencheur », évoque-t-il. La déception est forcément énorme. « J’ai complètement subi ce Dakar », se désole-t-il. Quant à savoir s’il repartira, la question ne se pose pas encore.
« Ma priorité est de comprendre ce qui s’est passé. Il est trop tôt pour prendre une décision », souligne-t-il.
