Daniel Péan, un Monsieur du motocross

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Daniel Péan est le premier Français à remporter un Grand-Prix de motocross. Le Perchois inscrit alors, en 1977, son nom dans l’histoire de ce sport. Il revient sur les faits marquants de son honorable carrière.

Les débuts
Un jour, une de mes soeurs me lance le défi de monter sur une vieille moto de route que l’on avait au garage. Elle roulait plus fort que moi au début ! J’ai commencé par des courses locales avec cette moto transformée pour le cross, contre des pilotes qui avaient de vraies motos de cross. Pour ma deuxième saison, en 1972, je termine vice-champion de France Junior.

Les GP
En 1973, je débute en championnat du monde 500 cm3, à 19 ans. Je score une 5ème place au Grand-Prix du Luxembourg. Je signe ensuite un contrat avec Maico, une marque phare de l’époque. Mon meilleur résultat est une 12ème place finale en dix saisons de mondial.

L’équipe de France
J’ai été sélectionné à douze reprises pour représenter la France au Trophée et motocross des nations. Porter le maillot tricolore a été une grande fierté. En 1973, je termine 5ème en 250 et 8ème en 500.

L’enduro du Touquet
Je gagne cette course mythique, en 1976. Un problème de boîte en deuxième manche m’a contraint de terminer la course avec deux vitesses. C’est Thierry Sabine en personne qui m’a remis le trophée, un moment inoubliable pour moi. Le lendemain, je signais un très gros contrat avec Total.

Le grand chelem
En 1976, je remporte toutes les pôles et courses du championnat de France. Sur l’ardoise, mon père m’écrivait que je pouvais rentrer au stand avant même la fin des qualifications.

L’accident
Fin 1976, je chute lourdement lors d’une course en France et me retrouve dans le coma pendant deux semaines. À mon réveil, je ne reconnaissais plus ma mère et faisais des crises de boulimie. Mes parents ont fait preuve d’énormément de courage pendant cette période.

La Marseillaise
Fin mai 1977, je participe à une course à Tremblay, dans la boue. Il y avait les meilleurs pilotes internationaux et surtout Joël Robert, plusieurs fois champion du monde et imbattable dans cette texture. Je gagne cette épreuve et, la semaine d’après, on partait avec mon père au Grand-Prix de Yougoslavie avec notre camionnette. Contre toute attente, je remporte ce GP et devient le premier Français à gagner un GP en mondial de motocross. Les organisateurs, pris au dépourvu, ont dû acheter un vinyle à Zagreb pour me passer l’hymne national. J’ai vécu un moment très intense. Cette Marseillaise, c’est la mienne.

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