Ed Turner, un peu plus artiste qu’artisan

0

10Le Nantais Ed Turner (de l’anglais Head Turner : tourner les têtes) est devenu en quelques années une référence de la préparation de custom. Plongée dans son univers.

n48Son style ? « On m’a déjà posé la question, je ne sais pas trop répondre. Quelqu’un a écrit un jour que j’étais à la pointe d’un mouvement qui n’avait pas encore dit son nom. Ça me convient bien », répond Karl, allias Ed Turner. Installé au milieu de son atelier (autrefois son salon), il déroule son histoire au fil des questions. En vrac, on apprend qu’il a découpé sa première meule, celle de sa grand-mère, à 10 ans, possédé – et souvent démonté et modifié – plus de 70 motos, monté une boîte de transport, retapé et importé des autos américaines… Puis le custom.


n49Jusqu’au déclic !

« Il y a 3 ans, j’ai débarqué à Biarritz, au Wheels & Waves avec trois motos. A l’improviste, sans inscription », se souvient ce 10Nantais installé à La Chapelle-Basse- Mer.
Les organisateurs jettent un coup d’oeil à ses créations et le propulsent au milieu de professionnels reconnus.
L’engouement est immédiat. « Je suis arrivé sans vraiment savoir que je m’inscrivais dans une tendance forte. Sauf que je venais avec quelque chose de différent. De la couleur, alors que tout le monde faisait du noir mat, et des matériaux piochés dans d’autres univers », explique- t-il.

n50De la couleur
Dans la foulée, il multiplie les Unes dans la presse spécialisée et les articles élogieux. Designers, architectes, créateurs de mode s’intéressent à son travail et son carnet de commandes se remplit. Lui ne bouge pas. Esthète, instinctif, libre, authentique, un peu plus artiste qu’artisan.

n51

 

Rêver, innover, réinventer
Ses clients, parfois richissimes, lui laissent carte blanche. Il fait avec le budget. « Je pars d’un moteur, ancien ou contemporain. Je dessine autour. Je me renseigne sur le client pour lui créer une moto qui lui corresponde. Souvent, un objet en rapport avec son univers m’inspire. » Ensuite, il choisit, dessine ou crée les pièces. De la selle au réservoir, en passant par l’échappement, la fourche ou même les disques de frein. Sur une Honda CB 350 de 1971, un morceau de planche de skate est retravaillé en siège, une roue de skate sert de tendeur de chaîne.
n46Sur une autre création, des poignées de motoculteur trouvent une seconde vie, le cuir d’un vieux sac ou d’un blouson habille un phare… « Tout est dans le détail. Il faut d’abord s’éloigner un peu, observer la ligne, faire un premier tour, puis y revenir ». Comme pour une oeuvre d’art. « Oui, mais elle roule », sourit Ed Turner.
Il réalise trois gros projets par an, quelques autres plus modestes. Sans jamais refaire ce qu’il a déjà réussi.
« Ça ne me procure aucune satisfaction », balaye Ed Turner. Alors, il s’embarque dans un autre projet, plonge dans un nouveau monde et laisse son esprit vagabonder. Puis réinvente avec l’expérience et la passion pour seuls guides. Et le secret espoir de laisser une trace dans l’histoire de la moto.

www.edturner-motorcycles.com

Crédit photos : © Francois Richer et Pierre Le Targat

n45

Partager

Commenter