Méconnu en France, le boardtrack a connu ses heures de gloire dans les années 1910 et 1920 aux Etats-Unis. Le Sarthois Gilbert Andrieu réveille ces motos de légende avec des répliques parfaites.
« Des motos de 1000 cm3 lancées à 200 km/h sur une piste en planches de bois ronde ou ovale et inclinée, des engins sans embrayage, ni boîte de vitesse, ni frein, ni suspension, qui crachent des flammes et perdent de l’huile, dans un bruit assourdissant, sous les yeux d’un public surchauffé au bord de la piste… c’était quasiment les jeux du cirque. Les accidents mortels étaient légion, parmi les pilotes ou même le public… ». Quand il évoque les années fastes du boardtrack aux Etats-Unis, Gilbert Andrieu restitue parfaitement l’ambiance de ces compétitions où s’affrontaient de véritables trompe-la-mort.
Fasciné par ces courses, le Sarthois s’est plongé dans leur histoire et a décidé de fabriquer des sculptures reproduisant fidèlement les motos. Problème, il n’existe quasiment plus aucun modèle authentique observable. « Je suis reparti de photos anciennes.
À l’aide d’un vidéoprojecteur, j’ai retracé sur un plan chaque détail en me basant sur les dimensions des pneus, qui étaient les seules données parfaitement fiables », explique-t-il.
« Juste faire de beaux objets »
Il débute avec la reproduction d’une Harley- Davidson J Boardtrack de 1921 avant de s’attaquer à des Indian. Rapidement, la qualité de son travail est reconnue, ce qui lui permet d’accéder à de nombreuses informations pour encore renforcer la précision de ses sculptures. Elles sont désormais exposées et vendues dans des concessions du réseau Indian, dont celle du Mans autour de 10 000€.
Et si vous lui demandez pourquoi il ne recrée pas des répliques roulantes, la réponse fuse. « Elles seraient inconduisibles aujourd’hui ». Souvenez-vous, 1000 cm3, pas de frein, pas d’embrayage !