Jean-Patrick Claude, son dada, la deudeuche

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Jean-Patrick Claude possède neuf modèles de 2 CV, dont une très rare Sahara avec un moteur à l’avant et un autre à l’arrière ou encore une Charleston de 1990, l’une des dernières 2 CV produites.

n54Le coup de foudre date de 1969. Et l’histoire d’amour n’a depuis jamais connue d’accros. « Mon père, boucher charcutier, faisait les tournées en campagne. Au retour de l’une d’elle, il m’a rapporté une 2CV. C’était un modèle de 1953 avec des essuie-glaces ! », raconte Jean-Patrick Claude. Il roule avec jusqu’en 1975 et rachètera quelque années plus tard une 2CV camionnette.

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Dans les années 1970, il se lance dans le cross. Souvent sur les podiums pendant 15 ans, grâce aux 2 CV qu’il prépare, il décrochera notamment une quatrième place au championnat d’Europe, en 1979, et un titre de vice-champion de France, en 1982.


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Arrivé en 1983 dans le pays de Retz, où il réside encore, Jean-Patrick Claude délaisse le cross et décide de lancer une collection. « Pendant des années, avec un copain, on a nettoyé la campagne. On repérait toutes les 2CV qui traînaient, on démontait et on gardait ce qui était bon. Je me souviens d’une 2 CV au milieu de laquelle avait poussé un arbre ». Il accumule les pièces, toujours avec l’idée d’acquérir et restaurer une 2CV de 1951, son année de naissance. Il la trouvera finalement dans les Vosges, à Épinal. « Il m’a fallu plus d’une année pour la remettre dans sa configuration d’origine », se souvient-il.

« Un objet de spéculation ».

Sa collection s’enrichira ensuite d’un modèle Sahara, à quatre roues motrices grâce à ses deux moteurs boîte, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière. « Citroën en a produit seulement 694 exemplaires, entre 1960 et 1966 », précise Jean-Patrick Claude. Les prix de ce type de véhicule s’envolent. Une Sahara s’est vendue 172 000 € en février à Rétromobile. « On arrive à des sommes qui ne se justifient pas. La 2 CV est devenue un objet de spéculation. Les petits collectionneurs ne peuvent plus suivre et ces voitures vont finir dans des coffres. Pour certains, rouler en 2 CV, c’est du snobisme », déplore cet amoureux de la deudeuche.

Une 2 CV de 1990

n55Autre pièce remarquable de sa collection, une Charleston de 1990, gris sur gris. « Je connaissais bien les agents Citroën. J’avais toujours dit : quand la fabrication s’arrêtera, j’en veux une », raconte Jean-Patrick Claude. Aujourd’hui, le compteur affiche seulement 4500 km et ne sort qu’à de rares occasions pour des événements. Il aimerait ajouter à sa collection, une 2 CV Spot. « C’était la première fois qu’une 2 CV sortait en série limitée », souligne cet insatiable fou de deudeuche.

Pourquoi cet engouement ?
« La 2 CV a d’abord été un succès commercial. Après guerre, il fallait parfois plusieurs années pour recevoir la 2 CV commandée en concession. Simple, pratique, confortable, consommant peu, facilement réparable, la 2CV était une voiture à tout faire accessible à tous… Comme la coccinelle en Allemagne, ce fut la voiture du peuple. Les Français partaient en vacances avec, dormaient dedans, roulaient parfois sans les portières… Comme le slogan l’annonçait, ce n’est pas une voiture, c’est un art de vivre. »

 

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