Des voitures remarquables à Vannes

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De belles sportives, des anciennes aux chromes rutilants, des engins rares ou originaux, nous avons sélectionné pour vous des voitures qui font se retourner les têtes à Vannes. Leurs propriétaires nous racontent l’histoire des véhicules qu’ils chérissent.

rep1Quadricycle Fouillaron 1904
Gustave Fouillaron était un constructeur d’automobiles entre 1901 et 1914. Son arrière petit-fils, Eric Fouillaron, est fier de posséder ce rare quadricycle de 1904 fabriqué par son aïeul. Avant 1900, Gustave Fouillaron possédait une vaste mercerie à Cholet. Parallèlement, l’entreprise était spécialisée dans la confection de tissus, et commercialisait des machines à coudre, des cycles et des tricycles. « C’est en 1897, en réparant un fil d’un métier à tisser, que l’idée vint à mon arrière grand-père d’inventer un variateur de vitesse. Petit à petit, il imagina un système de transmission par poulie extensible monté dans une partie mécanique d’un moteur De Dion-Bouton. L’année suivante, il assembla une 4ème roue sur un tricycle Léon Bollée. En 1900, il déposa son brevet de transmission par poulie extensible, et décida de créer un atelier à Levallois Perret pour se lancer dans la production d’automobiles. Il n’existe que 3 voitures Fouillaron connues à ce jour. J’ai acquis la mienne aux enchères, via un boulanger de la région parisienne qui l’avait restaurée, mais qui venait de décéder. Et c’est un véritable bonheur d’être au volant d’un quadricycle conçu par son arrière grand-père », indique Eric Fouillaron.
Gustave Fouillaron participa aux épreuves du Circuit de la Sarthe en 1906, au Rallye des Pyrénées et au Tour de France Auto de 1908, dans le but de faire connaître sa marque, mais surtout de mettre en exergue son invention qui est en quelque sorte l’ancêtre de la boîte de vitesse automatique, que la société des automobiles DAF a reprise sur ses modèles de 1955 et de 1966.

Mathis 1925, sur un coup de coeurrep2
Dénichée du côté de Bordeaux, cette Mathis de 1925 appartient à Jean Autret depuis 18 ans. C’est sur un coup de coeur qu’il l’a acquise. En 1904, Émile Mathis et Ettore Bugatti s’associèrent pour fabriquer l’Hermès. En 1906, Emile Mathis fi t cavalier seul et créa son propre atelier, Auto-Mathis-Palace à Strasbourg, pour concevoir des automobiles. Puis, vers 1910 apparurent les premières voitures estampillées Mathis. « Environ 800 Mathis sont recensées dans le monde, et près de 100 sont véritablement roulantes. Passionné de mécanique, je m’intéresse autant aux ancêtres qu’aux véhicules des années 50/60. Il y a 18 ans, mon fi ls, qui était militaire du côté de Bordeaux, me fit savoir qu’un ami se séparait de sa Mathis. Par curiosité, je me suis rendu chez lui et cela a été un coup de coeur lorsque j’ai vu cette voiture. Elle était dans un très bel état de restauration, mais j’ai dû refaire plusieurs éléments de sa mécanique. Depuis que je l’aie, j’ai participé avec elle au centenaire du Salon de l’Auto à Paris en 1998 et descendu les Champs Elysées, à de nombreux rallyes et, tous les ans, le Tour de Bretagne ainsi que le rassemblement du Club Mathis, dont je fais partie. Chaque année, nous découvrons une région différente : l’Auvergne en 2015, et les Vosges l’été prochain » précise Jean Autret, qui est également le président du Vannes Rétromobile Club. Strasbourg étant le berceau de la marque, c’est dans l’Est de la France que l’on rencontre le plus de Mathis. En 1922, une Mathis type P de 6 ch. bat le record mondial de faible consommation de carburant avec seulement 2,38 l. de carburant sur 100 km ! Et en 1925, une Mathis effectue 30.000 km en 30 jours consécutifs, à raison de 1000 km par jour.

rep3JD 1600 de 1986, une bête de course
La JD, appelée plus communément Jidé, a été conçue par Jacques Durand en 1968. Ce modèle 1600 sous motorisation Renault, qui appartient à Jean-Paul Delaizir, est une adepte de l’asphalte. En 1968, Jacques Durand, féru de vitesse et de mécanique, créa dans son atelier de Parthenay une voiture de piste dotée d’un train roulant de R8 Gordini. Ayant obtenu de bons résultats en compétition, cette petite sportive se fi t également remarquer lors du 1er salon de la voiture de course à Paris en 1970. De là, débute une production en petite quantité de véhicules. « La Jidé avait la particularité d’être vendue en pièces détachées, et c’était au propriétaire de la monter lui-même. J’ai trouvé celle-ci sur Quiberon. Son possesseur la détenait en morceaux depuis pas mal d’années et il s’en séparait car il n’arrivait pas à l’assembler. Cela m’a pris 6 ans pour la confi gurer. Son moteur 1600 Renault est positionné centralement, ce qui permet à la voiture, qui est carrossée en polyester, d’avoir une excellente adhérence. Les passages en courbe sont très rapides car il n’y a pas d’inertie à l’arrière. Elle reste tout d’abord une voiture de compétition et je peux vous assurer que l’adrénaline monte très vite lorsque je la pilote sur une piste ! », aime raconter Jean-Paul Delaizir, qui a participé avec sa Jidé aux 70 ans du pilote Jean Ragnotti en 2015, sur le circuit de Lohéac. La production des Jidé, conçue par les ateliers de Jacques Durand, s’arrêta en 1973. Elles furent ensuite construites à Guérande et à Saintes par le pilote Michel Baxas. Après cessation, elles renaîtront entre 1990 et 1993 grâce à Jean-François Humeau, également pilote.

Morgane 1977, So british ! rep6
C’est en 1936 que Morgan produit la 1ère 4/4. Et depuis 80 ans, cette voiture garde toujours une ligne spécifique. Gilbert Marchini est un inconditionnel de sa Morgan 4/4.
Dans les années 1920 à 1930, l’usine Morgan était spécialisée dans la production de cyclecars. Par rapport aux voitures, ce marché était fl orissant en Grande-Bretagne, grâce à des taxes réduites. À partir de 1935, les avantages liés à ces taxes furent supprimés. Dès cet instant, l’âge d’or du cyclecar était révolu. L’idée de fabriquer en série une Morgan à 4 roues fi t surface. Produite en 1936, elle fut désignée 4/4 pour 4 roues et 4 cylindres, par opposition aux Morgan à trois roues.
« C’était un rêve de gosse de pouvoir posséder une Morgan 4/4 de plus de 30 ans. J’ai acquis celle-ci en Grande-Bretagne, il y a 6 ans, c’était une première main. Elle est très légère car sa caisse est en alu. Elle dispose de 4 places, idéale pour se balader les cheveux au vent en famille ou entre amis sur les bords des côtes du Golfe du Morbihan. Je participe avec elle à de nombreuses sorties et manifestations mais ce que j’apprécie particulièrement, c’est la Coupe Florio de Saint-Brieuc qui me permet de participer à la montée historique du dimanche. C’est un chic “So British” de piloter une telle voiture, qui est toujours produite à l’heure actuelle. La Morgan 4/4 1936-2016 englobe, pour moi, 80 ans d’une légende », laisse entendre Gilbert Marchini, vice président du Vannes Rétromobile Club.
Si vous êtes adepte de cette voiture, la 9ème édition “Les Belles Anglaises” célébrera les 80 ans de la Morgan 4/4 sur le remblais des Sables d’Olonne, les 24 et 25 septembre 2016.

rep5Simca coupé 1200 S 1968
En 1967, Simca lança sur le marché le coupé 1200 S, sur la base du modèle 1000. Et pour Michel Chereau, cette voiture est taillée pour les hommes ! En 1961, Simca dévoilait un petit coupé à allure sportive dessiné par Bertone et basé sur le modèle 1000. La 1200 S vit le jour en 1967, et sera considérée comme une excellente voiture de sport.
« Même si le coupé 1000 est très joli, je considère qu’il est plutôt destiné à la gent féminine », confie Michel Chereau. « La 1200 S Bertone est plus puissante, avec ses 80 ch. C’est une voiture taillée pour les hommes, dans une conception très sportive, s’adressant aux passionnés de sports mécaniques. Plusieurs détails rehaussent sa ligne, comme ses 4 phares, son avant agressif, sans compter son tableau de bord en bois et ses cadrans cerclés de chrome, ou encore son petit volant avec 3 branches à jante en bois. Ses roues arrière sont inclinées, lui permettant une meilleure tenue de route. J’ai dégotté la mienne dans cet état avec un collectionneur de la région. C’est une propulsion, et il faut tout de même avoir la pédale douce sur route mouillée ! » Fin 60 et début 70, La Simca 1200 S se démarquera lors de compétitions de courses de côte et de rallyes. En 1968, Simca lance également la CG 1200 S qui sera une excellente voiture de piste.

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