À la découverte des véhicules américains à Blois

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De l’autre côté de l’Atlantique, on a une vision de l’automobile aux antipodes des standards européens. Les routes sont larges et les axes s’étendent à perte de vue. Ajouté à cela, on cultive une tradition pour les grosses cylindrées et dont la cavalerie débordante est devenue monnaie courante. Importés sur le vieux continent, ces muscle cars et stars des séries et films du pays de l’Oncle Sam font la passion des Blésois. Rencontre.

Chevrolet Corvette C3 1968
Typiquement américaine

Avec son logo portant l’insigne de Chevrolet associé à un drapeau à damier, la Corvette incarne la quintessence de l’automobile sportive américaine. Nous avons croisé une version C3 aux abords de Blois.

Nous sommes en 1953. Pour concurrencer les sportives européennes, pour ne pas dire les anglaises, General Motors s’engage dans la course à la puissance et lance la Chevrolet Corvette C1. Emblématique de l’Amérique des années 50, cette GT connaîtra des évolutions esthétiques et mécaniques majeures, comme en 1968 avec la 3ème génération baptisée C3. Carrosserie en fibre de verre, suspension arrière indépendante, V8 de 5,3 litres gonflé à plus de 300 ch, la Corvette procure une expérience plurisensorielle unique.

« C’est une machine à sensations ! », s’exclame son propriétaire blésois. « Ce qui est extraordinaire avec elle, c’est qu’on peut la conduire de manière douce comme de façon très musclée. C’est là où elle révèle toute sa férocité ».

Pur-sang américain

« Ce qui me séduit à chaque fois que je la regarde, c’est sa gueule agressive », souligne-t-il. Étroitement dérivée du concept-car Mako shark II, nom tiré d’une espèce apparentée au requin blanc, la C3 subjugue par son capot plongeant, ses ailes proéminentes et sa ligne fuselée.
Un prédateur qui est prêt à dévorer l’asphalte. « Son terrain de jeu est vraiment la route de campagne. On prend son pied à pousser son V8 en ligne droite. C’est un plaisir d’effectuer son entretien en compagnie de mon beau-frère, Gilles, qui est aussi un pur passionné d’américaines », ajoute son propriétaire qui, depuis son acquisition en 2004, savoure chaque instant au volant de sa monture. Cette dernière a été entièrement restaurée chez Avenir Automobile, garage de renom spécialisé dans les véhicules américains.

 

Ford Mustang Fastback 1967
Tout simplement légendaire

L’histoire d’amour entre Marc et la Ford Mustang prend naissance avec le film Bullitt sorti en 1968. Le Blésois réalise son rêve d’enfant en 2009 lorsqu’il acquiert ce modèle emblématique de 1967.

Il est des autos qui, ayant marqué leur époque, traversent les âges et deviennent iconiques. La Ford Mustang première du nom est de celles-là. En 1964, pour répondre aux attentes des jeunes Américains issus du baby-boom, Ford lance un modèle sportif, compact et accessible dont le nom est évocateur de liberté, Mustang. Précurseur des pony cars, la voiture fait un carton dès sa sortie et demeure incontestablement l’une des plus grandes convoitises des amateurs d’automobiles anciennes toutes nationalités confondues.
Sa renommée traverse l’Atlantique et la Mustang devient rapidement l’américaine la plus connue du grand public. « J’ai dû regarder le film Bullitt un nombre incalculable de fois. Et je suis tellement fasciné par cette auto que, finalement, je ne connais toujours pas l’histoire !
Le premier volet de la saga Mad Max en a ensuite rajouté une couche », déclare Marc.

Le rêve ultime

Le Blésois est littéralement tombé sous le charme de la ligne fastback et de cette mécanique majestueuse remplie de force et agrémentée d’une sonorité caverneuse à faire dresser les poils. « J’en tremble même encore aujourd’hui lorsque je m’installe au volant. J’ai fait remplacer la transmission auto par une boîte mécanique pour pousser ses vocalises et parfaire les sensations de conduite. Pour moi, elle symbolise le rêve américain », ajoute Marc. Roulant quasi quotidiennement sur les belles routes de Sologne, cette Mustang est entretenue par le beau-frère de Marc, aussi mordu d’américaines que lui, ainsi que par Thierry Hillereau, propriétaire du garage Avenir Automobile à Mur-de- Sologne et spécialiste des véhicules US depuis plus de 20 ans.

 

Dodge Charger
Icône de série TV

La Dodge Charger « General Lee » de la série culte des années 80 « Shérif, fais-moi peur » fait rêver plus d’un amateur d’américaines par sa plastique atypique, sa résistance à toute épreuve et sa puissance pharaonique.

« Yeeha ! », s’exclamaient Bo et Luke Duke à chaque saut spectaculaire effectué au volant de General Lee pour tenter d’échapper au shérif de l’iconique série TV. Les aventures rocambolesques et cascades en tout genre de la muscle car américaine ont fortement capté l’attention de Stéphane. « J’avais 12 ans à l’époque et je m’en souviens comme si c’était hier. Contrairement aux copains qui regardaient Daisy, moi, c’était la voiture qui m’attirait. Elle était incassable. Une américaine pure et dure ! », raconte son propriétaire.

Un rêve devenu réalité

L’opportunité d’acquérir cette Dodge Charger se présenta via Michel Lamouranne, alors plus grand spécialiste du modèle en France.
« J’ai vu son auto pour la première fois lors d’un rassemblement d’américaines », se souvient-il.
« Ça a été une grande émotion puisqu’elle était déjà aux couleurs de General Lee, comme dans la série. Michel m’a proposé de me la vendre. J’en prend aujourd’hui grand soin et ne saute pas au-dessus des maisons avec ! J’adore rouler à 50 km/h et écouter le glouglou de son V8 ».

Chevrolet Corvette C5
Le jouet idéal

Le choix de la Chevrolet Corvette C5 fut évident pour Gilles. Fiabilité reconnue, ligne à couper le souffle et agrément de conduite de premier ordre, il n’en fallait pas moins pour faire chavirer le cœur du Blésois.

Lancée en 1997, la 5ème génération de Corvette a su conserver l’ADN originel de ses ancêtres. La carrière de la C5 durera 7 ans et l’américaine sera déclinée en plusieurs versions (T Top, cabriolet, coupe, Z06). Les finitions exclusives 24H du Mans et Indianapolis 500 viendront parfaire l’esthétique de cette sportive emblématique du pays de l’Oncle Sam.
Du plaisir, une sonorité envoûtante, des performances de haute volée et un équipement complet par rapport à son tarif attractif, autant d’arguments pour se faire une place de choix parmi les sportives de référence de l’époque que sont l’Aston Martin DB7 Vantage ou la Ferrari 355. Son V8 small block de 5.7 litres délivrant allègrement 350 ch lui permet de rester sous la barre des 5 secondes dans l’exercice du 0 à 100 km/h, une statistique digne des sportives modernes. Son coefficient aérodynamique record de 0.29 lui évite la taxe sur les émissions polluantes en vigueur dans les années 90.

Plaisir coupable

« C’est une vraie boîte à plaisir », souligne Gilles, qui ne regrette pas son acquisition. « J’ai eu le malheur de la faire essayer à ma femme. C’est parfois elle qui est au volant lors de nos sorties rallye. La Corvette C5 est appréciable en balade avec sa boîte mécanique 6 vitesses qui permet de réguler la consommation et de cruiser en 6ème à 80km/h. Elle offre aussi de quoi s’amuser quand on veut pousser les rapports. Heureusement que l’électronique est là pour sécuriser ces moments d’évasion ». Complète et accessible, la Corvette C5 reste un modèle de choix pour s’initier à la joie des voitures américaines sportives.

Pick-up Ford F-100 1979
À la conquête des États-Unis

Pick-up le plus célèbre au monde, le Ford F-Series doit en partie sa popularité à son apparition dans de nombreux films américains. Cet heureux propriétaire blésois possède un modèle de 1979.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Ford est dans une situation critique. La marque américaine pâtit d’une mauvaise réputation, à cause notamment de modèles trop vieillissants. À sa tête, Henry Ford II doit moderniser son catalogue avec un véhicule à la fois confortable, fonctionnel et fiable. Après la première génération F1 lancée en 1948, c’est en 1953 que l’aventure de la gamme des F-Series a réellement commencé avec le F-100.
Une véritable épopée qui fera de Ford le leader du segment pick-up pendant de nombreuses années.

Symbole de l’Amérique

Avec son habitacle soigné, sa carrosserie robuste et sa benne spacieuse, le F-100 était l’outil de travail idéal des fermiers, campeurs et propriétaires de ranchs mais aussi l’utilitaire de tout un chacun. « C’est vraiment le véhicule le plus populaire aux USA », affirme ce Blésois, propriétaire de ce beau pick up Ford F-100 de 1979. « Au quotidien, en promenade ou en vacances, il reste très pratique. Je l’ai acquis il y a une dizaine d’année. C’est le pied complet au volant et son moteur V8 ronronne davantage depuis qu’il a été entièrement refait dans les ateliers d’Avenir Automobile ». Si le pick-up aux USA est une réelle institution, celui- ci part dorénavant à la conquête du Loir-et-Cher !

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