Les effectifs de la police nationale et la gendarmerie œuvrent au quotidien pour rendre nos routes plus sûres. S’ils agissent dans des zones géographiques bien distinctes, ils disposent de moyens d’actions propres. Voiture rapide, motos ou encore véhicules dotés de systèmes de contrôle à la pointe de la technologie, ces fonctionnaires et militaires présentent leurs outils de travail et dévoilent leur équipement pour Orléans Auto-Moto.
Le Loiret Un département sous surveillance Si la police et la gendarmerie ont pour objectif de maintenir l’ordre et la sécurité des biens et des personnes, la principale différence entre ces deux forces étatiques réside dans leurs zones d’intervention.
La Police agit dans les grandes villes et leurs agglomérations, comme Orléans et sa périphérie, tandis que la gendarmerie intervient majoritairement en territoire périurbain. Le Loiret est un département qui présente quelques particularités. « Il est traversé par un réseau routier assez dense et, surtout, un important réseau autoroutier, avec l’A10 et l’A71 à l’ouest, l’A19 au nord et l’A77 à l’est et au sud. Ces nombreux axes, qui sont autant de voies d’accès pour les délinquants, requièrent des moyens d’actions spécifiques », souligne le Lieutenant-Colonel Martel, qui fait notamment référence au Véhicule Rapide d’Intervention. Depuis décembre 2020, le nouveau Peugeot 5008 vient compléter la flotte des véhicules de grande capacité des brigades de gendarmerie. Un renouvellement effectué en collaboration avec une entreprise française.
De grands excès de vitesse
Si le confinement du printemps a engendré une forte baisse du trafic routier, il a eu pour effet d’entrainer un relâchement des comportements sur le respect des limitations de vitesse. Ainsi, le nombre des infractions à la vitesse (hors radar fixe) enregistré dans l’ensemble du département était déjà, à la fin du mois d’octobre 2020, au même niveau que pour la totalité de l’année 2019. Un constat vérifié sur le terrain. « Les gens pensaient que l’on était occupés à vérifier les attestations. Mais, chaque jour, nous constations de gros excès de vitesse », déclare Francis Dworak, Brigadier-Chef à la police nationale. À la fin du mois d’octobre 2020, 1 422 suspensions de permis étaient liées à la vitesse, soit 61,75% des suspensions totales.
La nouvelle Yamaha 1200 XT Dans l’arsenal de la gendarmerie nationale Exit BMW, place à Yamaha. La gendarmerie nationale a répondu favorablement à l’appel d’offre de Yamaha pour équiper ses brigades motorisées dans l’Hexagone.
En interne, ce changement de modèle n’est pas anodin pour les effectifs de l’Escadron Départemental de Sécurité Routière du Loiret (EDSR). « Nous effectuons entre 20 000 et 25 000 km à l’année pour des missions de sécurité routière mais aussi de sécurisation des mobilités et de contrôle en matière de réglementation sur le transport. De ce fait, nos machines se doivent d’être fiables, confortables et maniables », souligne le lieutenant-colonel Martel. Si le garage du boulevard Marie Stuart est majoritairement composé de Yamaha 1300 FJR, les gendarmes de la brigade motorisée d’Orléans disposent encore de 900 TDM, un modèle jugé trop léger et à la tenue de route précaire. Bientôt, ils pourront s’installer au guidon des nouvelles 1200 XT, la Super Ténéré du géant nippon.
« Un bon compromis »
Alliant protection du pilote, châssis performant et moteur coupleux, la Yamaha 1200 XT est aussi bien à l’aise sur nationale qu’en périurbain. La puissance est légèrement supérieure au modèle vendu dans le civil alors que l’équipement se veut complet : câblage radio, extincteur, mat télescopique ou encore jumelles radars. Les militaires s’équipent, depuis 2012, d’un gilet airbag mais le lieutenant-colonel Martel s’attache à leur rappeler que l’excès de sécurité engendre un excès de confiance. « Outre le perfectionnement technique, la formation de douze semaines que nous avons reçue nous permet d’évaluer précisément le risque encouru. Parfois, il faut savoir faire preuve d’humilité et se retirer plutôt que de mettre en danger les autres usagers », précise-t-il.
Quand la Mégane RS entre en action Sous les ordres de la Brigade Rapide d’Intervention (BRI) du peloton d’autoroute d’Orléans, la fameuse Mégane RS lutte contre les grands excès de vitesse.
Aux heures de pointe, pour les départs en vacances ou sur des créneaux horaires bien ciblés, la sortie du Véhicule Rapide d’Intervention répond à un besoin spécifique : traquer les grands excès de vitesse. Entre les mains de pilotes chevronnés, la Mégane RS est capable d’avaler le 0 à 100 km/h en moins de six secondes et atteint plus de 270 km/h. La compacte française allie parfaitement accélération, puissance et sécurité. Des attributs indispensables pour intervenir sur l’A10, qui enregistre environ 6 000 véhicules par heure, en période de forte affluence. « Le VRI est là à la fois pour dissuader et réprimer. Dans cette dernière phase, le peloton d’autoroute doit être en mesure de rattraper puis de faire stationner le véhicule faisant l’objet d’un grand excès de vitesse. Les interventions sur des go-fast se font, quant à elles, dans un cadre juridique et avec des moyens très particuliers », exprime Sylvain Soula, chef d’escadron.
Chasseuse hors pair
Outre un moteur boosté, la Mégane RS bénéficie d’un châssis et d’un système électronique embarqué de pointe, faisant d’elle une auto polyvalente, capable de rattraper un véhicule lancé à 180 km/h. Les militaires de la gendarmerie nationale disposent d’un radar laser appelé traLight pouvant contrôler la vitesse à près d’un kilomètre. Dès que les chiffres s’affolent, ils enclenchent la première, pied au plancher, pour avoir constamment le contrevenant en ligne de mire. Pour info, la BRI d’Orléans, c’est une dizaine d’engagements quotidiens pour environ 8 000 km parcours chaque mois.
Le système LAPI Une technologie de pointe Afin de lutter contre les vols de véhicules, la Police Nationale se dote d’un système ultra-performant nommé LAPI. Les forces de l’ordre orléanaises disposent également d’outils sophistiqués pour contrôler la vitesse.
Le Lecteur Automatique des Plaques d’Immatriculation (LAPI) est un système dernier cri permettant aux forces de l’ordre de repérer automatiquement les véhicules faisant l’objet d’une surveillance, et généralement volés. Si le véhicule LAPI est, extérieurement, une voiture de police comme les autres, cet outil installé sur le toit compte douze caméras capables de prendre des clichés, de jour comme de nuit, à 360°. Un logiciel permet ensuite d’identifier les informations relevées et les compare, en temps réel, au Fichier National des Véhicules Volés. « Quels que soient la hauteur et l’angle de la plaque d’immatriculation, le système s’adapte automatiquement. On active cette fonction même lorsqu’on part en patrouille ou dans le cadre d’autres missions. S’il y a une corrélation avec un véhicule recherché, l’info est relayée sur notre écran central. À nous d’enclencher ensuite l’intervention », décrit Francis Dworak, brigadier-chef de police.
Des tolérances sur les contrôles de vitesse
Si les radars fixes remplissent la même fonction que les radars embarqués, les deux systèmes ne disposent pas des mêmes marges d’erreur. Des tolérances sont appliquées pour compenser les erreurs des compteurs. « Les radars fixes sont calés sur 6 km/h au-dessus de la limitation alors que nos radars embarqués sont calibrés sur 10,1 km/h à l’arrêt et 20 km/h quand la voiture roule », précise Francis. La Police Nationale d’Orléans s’équipe aussi de jumelles laser ultra performantes permettant de contrôler la vitesse jusqu’à 600 mètres de distance et d’effectuer une dizaine de mesures en trente secondes.