À l’approche de l’automne, Orléans Auto-Moto se penche sur un phénomène en pleine expansion : les youngtimers. Ces voitures cultes des années 1970 à 2000 attirent une nouvelle génération de collectionneurs et, pour certains, font ressurgir des souvenirs de jeunesse. Des berlines sportives en passant par les populaires, elles sont l’emblème d’une époque. La rédaction est allée dénicher quelques modèles en plein coeur de l’orléanais.
Golf 1 GTI 1983, Nostalgie quand tu nous tiens !
S’il y a bien une auto emblématique du phénomène youngtimer, c’est la Golf GTI. Longtemps copiée mais jamais égalée, cette légende a fait rêver toute une génération de jeunes pilotes en herbe, à commencer par le propriétaire de cette Golf GTI de 1983. « C’était la folie, à l’époque ! Je l’ai achetée neuve en 1983 et n’ai jamais voulu m’en séparer. Esthétiquement, elle se rapproche de son état d’origine et totalise plus de 850 000 km. C’est increvable ! », déclare Laurent Peteau. La Golf 1 « Grand Tourisme Injection », c’est un teigneux 1800 cm3 sortant 112 ch pour moins de 900 kg ! Exit les formes arrondies de l’ancienne Cox, place aux lignes acérées d’une sportive et à un moteur rageur. De quoi aligner avec plaisir les kilomètres à son volant. « Chaque année, j’essaie de me rendre au Wörthersee Tour, en Autriche, l’un des plus grands meetings Volkswagen au monde. Sinon, je participe à beaucoup d’autres rassemblements VW ou multimarques en France, comme par exemple notre rassemblement mensuel, le Vag Meet & Multi Orléans 2.0, chaque deuxième vendredi ou dimanche du mois », évoque-t-il.
Lancia Montecarlo 1982, La Ferrari du pauvre
En 1969, Fiat rachète Lancia avec l’intention d’investir le marché des coupés à moteur central arrière. La Montecarlo voit alors le jour en 1975 et entre, aujourd’hui, dans le panthéon des youngtimers.
Sous le coup de crayon du célèbre Pininfarina, la Lancia Montecarlo arbore un style purement italien caractérisé par des lignes à la fois sobres et tendues. Un véritable chef d’oeuvre de simplicité, à l’allure racée et dans une architecture convoitée par les amateurs de sportives avec un moteur central arrière. Appelée à relancer la marque Lancia, la Montecarlo est présentée officiellement au salon de Genève, en 1975. « Je l’ai découverte grâce à mon ami Philippe Alvarez, un homme au grand coeur et passionné par la mécanique. J’ai eu la chance de rencontrer l’ancien propriétaire, qui a d’ailleurs participé au Rallye Monte-Carlo Historique avec cette auto, en 2013. J’ai été touché par l’histoire de la voiture et la passion de cette personne », souligne Didier Vela, son propriétaire actuel, gérant de la boutique de parfum Equivalenza, à Orléans, qui a littéralement eu un coup de coeur pour la petite italienne.
7 595 exemplaires
Reprenant le fameux 2.0 « double arbre Lampredi » de la firme turinoise, la Montecarlo bénéficie d’un carburateur double corps Weber, portant sa puissance à 120 ch. « Elle est assez rude à piloter et son moteur, à la sonorité bien présente, résonne dans l’habitacle. C’est ce qui fait son charme. La mienne a été modifiée pour recevoir deux doubles corps, lui conférant davantage de caractère pour de plaisantes sensations de conduite. Avec mon épouse, on a participé au Raid des Neige, cette année. J’ai d’ailleurs eu du mal à ce qu’elle me cède le volant ! », s’exclame Didier.
Renault Spider, Collector avant l’heure
Youngtimer dans l’âme, le Spider est le premier modèle à porter le blason Renault Sport. Construit à 1726 exemplaires, dont un quart sans pare-brise, il devient collector dès sa commercialisation.
Nous sommes dans les années 1990. Sportivement parlant, Renault surfe sur la vague du succès. Alors qu’il ne lâche plus la couronne de champion du monde F1 depuis 1992, le constructeur au losange souhaite marquer le coup avec la sortie d’un modèle atypique. Le concept-car Laguna Roadster dévoile alors les gènes d’une auto sportive à moteur central arrière. C’est finalement début 1996 que le projet W94 sort des ateliers Alpine, à Dieppe. Pur produit marketing destiné à lancer la filiale Renault Sport, le Spider, s’il en a la philosophie, ne sort pas sous le giron d’Alpine et ne connaîtra pas d’évolution, ses attributs ultra-spartiates le cantonneront aux puristes. Il sera fabriqué en petite série entre 1996 et 1999.
Une auto attachante
Nous nous sommes rendus chez Stéphane Castillo, responsable véhicules utilitaires chez Prestige Automobiles, pour découvrir ce fameux Renault Spider. « Il n’y a aucune assistance, c’est du pilotage à l’état pur et cela décuple les sensations. Le 2.0 de 150 ch de la Clio WIlliams, à l’arrière, équilibre l’ensemble alors que le saute-vent est bien conçu. Le freinage est rudimentaire mais elle est si spéciale qu’on a cette impression de « première fois » à chaque utilisation. On se régale à rouler en montagne avec Tony Pinto, aussi possesseur d’un Spider », souligne-t-il. Techniquement abouti, le Spider est le fruit d’un travail artisanal intégrant le strict minimum : volant, pédalier, levier de vitesse et sièges baquets, dans une structure en alu de 930 kg.
Audi Coupé GT 1983, Une histoire de filiation
L’Audi 80 a tracé l’avenir des voitures familiales allemandes des années 1980. Inspiré des rallyes et dérivée de la seconde génération de la berline 80, la saga Coupé GT entame sa carrière, en 1981, avec la GT5S, un cinq cylindres 1.9 de 115 ch. D’un look un peu plus musclé et d’un tempérament plus sportif, la seconde version, baptisée GT5E, s’équipe d’un 2.1 à injection Bosch, développe 131ch et s’arme d’une boîte à cinq rapports courts ainsi que de disques de frein ventilés à l’avant. Des attributs qui ont convaincu Cyril Brousseau, propriétaire de ce magnifique modèle de 1983.
« En tant que passionné d’autos depuis mon tout jeune âge, je ne pouvais rester insensible face au charme de l’Audi Coupé GT, au look typique des coupés rallyes de l’époque. Une auto dont la vitesse maximale atteint tout de même 196 km/h ! Son état est très proche de l’origine. J’ai seulement remplacé les phares, intégré des suspensions plus basses et des jantes. Son moteur a une très belle sonorité et c’est une voiture vraiment facile à piloter. D’ailleurs, ma femme prend souvent le volant ! », s’exclame le responsable du groupe Facebook « VAG MEET & Multi Orléans 2.0 », également organisateur de rassemblements mensuels dans l’agglo. De nos jours, cette pure youngtimer se vend aux alentours des 5 500€.
Renault 5 Turbo, Devenue mythique
Produite à 1690 exemplaires entre 1980 et 1982, la Renault 5 Turbo a marqué l’histoire de l’automobile. Cette pure youngtimer à moteur central est, aujourd’hui,l’icône des bombinettes à la française.
L’idée d’une Renault 5 Turbo germe en 1976, période où la Renault 5 connaît ses heures de gloire. Outre l’objectif de dynamiser davantage les ventes de la citadine française, cette « voiture vitrine » doit permettre de briller en rallye FIA groupe 4. Le « projet 822 », comprenant un cahier des charges pointu, avec notamment un moteur turbo à l’arrière, passe alors sur le bureau des responsables de la régie pour être adapté à une commercialisation en petite série. La Renault 5 Turbo est présentée au salon de Paris, en 1978. Son succès est immédiat. « Sa présentation a vraiment attiré mon attention. Je me suis dit que je travaillerai beaucoup pour me la payer. Quelques années plus tard, elle était dans mon garage et y est toujours », se souvient Gérard, qui a acquis cette R5 Turbo neuve en 1981.
Survitaminée
Esthétiquement, la Renault 5 Turbo fait « méchante » avec sa carrosserie bodybuildée et ses imposantes entrées d’air à l’arrière. Son excellente maniabilité et sa tenue de route sans égal, associées à une puissance de 160 ch pour 850 kg, en font une arme de plaisir hors pair. « Il faut aimer la conduite sportive et être motivé car la puissance arrive d’un seul coup. Ce n’est pas une voiture de balade ou pour aller chercher le pain, mais vraiment une auto taillée pour les routes sinueuses, avec une conduite proche du karting. Elle a toujours conservé un capital sympathie auprès des gens », souligne-t-il. Avec un 400 m départ arrêté en 15 secondes, nul doute que la bombinette doit procurer de sacrées sensations.